La maison sans chauffage (ou presque) allie les apports de chaleur "passive" du soleil, une très forte isolation, l’absence de ponts thermiques, une grande étanchéité à l’air, le contrôle de la ventilation et le recours aux énergies renouvelables.
Comment vivre au chaud dans une maison sans chauffage ? Réponse maintenant.
Architecture bioclimatique pour une maison sans chauffage
L'architecture bioclimatique est le point de départ d'un projet de construction aboutissant :
- à une maison passive : besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d'énergie primaire par m2 et par an) ;
- ou à une maison basse consommation : consommation en énergie primaire est inférieure ou égale à 50 kWh par m2 et par an, voire à énergie positive (productrice d'électricité).
La maison bioclimatique s'adapte au climat et au site :
- Elle s'abrite des vents dominants, tient compte dans sa conception de l'environnement et du climat pour procurer du confort à ses occupants : confort thermique, éclairage naturel, confort d'été pour un minimum de consommation énergétique.
- Le choix du site, l'orientation de la construction et la position des ouvertures (le sud pour les apports passifs associés à des protections solaires pour le confort d'été) concourent au bilan thermique de la maison.
- Au nord, sont situés les espaces tampons (buanderie, celliers, couloirs,...) tandis que les ouvertures sont limitées sur cette façade afin de réduire les déperditions thermiques.
- La répartition des pièces et la compacité du plan (maison cubique) participe à la faible consommation d'énergie.
Isolation d'une maison sans chauffage
Dans une maison non isolée, une grande partie de la chaleur s’échappe par le toit, les murs et les fenêtres. L’isolation des murs par l’intérieur permet de ne pas modifier l’aspect extérieur de la maison :
- Elle entraîne toutefois une diminution de la surface habitable et sa mise en œuvre peut être contraignante.
- Elle permet également d’améliorer le confort à un coût relativement peu élevé. Cependant, avec l’isolation par l’intérieur il est plus délicat d’assurer la continuité de l’isolation (au droit des murs de refend, des planchers, des fondations, des plafonds, des balcons…) et donc d’éliminer les ponts thermiques.
- Une solution possible pour les limiter est « le retour d’isolant ».
L’isolation des murs par l’extérieur permet de de traiter un plus grand nombre de ponts thermiques et de limiter les effets de la condensation grâce à la continuité de l’isolant au niveau des planchers intermédiaires notamment :
- Le coût de cette technique est souvent plus élevé que celui de l’isolation par l’intérieur.
- Il est indispensable de traiter les ponts thermiques inhérents à cette technique d’isolation, notamment les encadrements de baies, les planchers hauts, les balcons, les escaliers extérieurs, etc.
Importante du traitement des ponts thermiques
Un pont thermique est une partie de l'enveloppe d'un bâtiment où la résistance thermique est plus faible et offre un passage à la chaleur. Les ponts thermiques peuvent créer des points de condensation qui favorisent le développement de moisissures.
Le plus souvent les ponts thermiques peuvent se situer aux jonctions entre : la toiture et les mur, les murs et les fenêtres, les planchers et les murs, le balcon et le mur, au niveau des fixations, etc.
La continuité de l'isolation et des techniques spécifiques (rupteurs de ponts thermiques...) permettent de les traiter.
Perméabilité à l'air de sa maison sans chauffage
La perméabilité à l'air est un enjeu pour les bâtiments à faible consommation d'énergie. Il est important de concevoir des bâtiments étanches à l'air afin de minimiser leurs besoins de chauffage, tout en maintenant une ventilation efficace permettant de conserver un air sain.
L’étanchéité à l’air d’un bâtiment correspond à la capacité de l’enveloppe du bâtiment à laisser passer de l’air par des infiltrations parasites lorsqu’il y a une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment :
- Cette perméabilité à l'air qualifie la quantité d’air qui entre ou sort de manière non contrôlée à travers les défauts d'étanchéité.
- La réglementation thermique 2012 fixe des objectifs de performance de l'enveloppe du bâtiment pour le secteur résidentiel et impose une justification du niveau atteint en fin de travaux pour tous les bâtiments d’habitation neufs dont la demande de permis de construire a été déposée depuis le 1er janvier 2013.
- Le seuil réglementaire est de 0,6 m3/(h.m²) pour les maisons individuelles. L'essai "de la porte soufflante" permet de quantifier la valeur du débit de fuite traversant l'enveloppe sous un écart de pression donné.
Assurer l’étanchéité à l’air d'une maison, c’est limiter les flux incontrôlés et maîtriser la ventilation.
En effet, plus la maison est basse en consommation de chauffage et d’eau chaude sanitaire, plus la nécessité de contrôler les fuites à l’air devient importante. Il est possible de diminuer jusqu’à 30 %la consommation de chauffage en maîtrisant la perméabilité à l’air.
Ventilation efficace pour bannir l’humidité
L'isolation doit être associée à une ventilation (ventilation mécanique contrôlée, hygroréglable, double flux…). La ventilation permet d'évacuer l’humidité :
- En effet, l’air intérieur contient de la vapeur d’eau provenant de ses occupants et de leurs activités.
- Cette ventilation est d'autant plus importante que les infiltrations d'air parasites ont été supprimées.
- Dans l'habitat basse consommation ou passif, le contrôle des débits de ventilation et de l'étanchéité du bâti est un enjeu.
Avec l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments, les déperditions d'énergie par renouvellement d'air représentent une part de plus en plus importante dans le bilan du chauffage.
L’isolation, combinée à une ventilation efficace, supprime les risques de condensation à l'origine de nombreux désordres. Elle est indispensable à la qualité de l'air intérieur qui peut être plus pollué que l'air extérieur.
Maison sans chauffage : importance des énergies renouvelables et de la performance des équipements
La maison presque sans chauffage est donc une maison sur-isolée où le moindre apport de chaleur (cuisine, éclairage, électroménager, ordinateurs, hi-fi, TV…) réduit les besoins en chauffage :
- Les exigences de ce type d'habitat passent par l’utilisation des énergies renouvelables : chauffage au bois, pompe à chaleur, solaire thermique, photovoltaïque, éolienne, ballon d'eau chaude thermodynamique.
- De plus, ces maisons font appel à des équipements performants : fenêtres hyperisolées, vitrages chromogènes ou électrochromes, protections solaires avec un contrôle automatique des apports solaires et de la lumière, des scénarios d'occupation.
- De nombreuses combinaisons de solutions sont possibles selon le climat et la région. Il n'est pas rare que pour une meilleure adaptation aux contraintes climatiques, à l'exposition du site, une régulation fine, les propriétaires fassent appels à des groupements d'entreprises spécialisées ou à un cabinet d'études thermiques pour réaliser une étude du bouquet des solutions possibles.
Pour en savoir plus :
- Comment préparer sa maison pour l'hiver ?
- Tester l'isolation thermique avec l'infiltrométrie.
- Vous préférez une maison avec chauffage ? Quel chauffage choisir ?